Par A. Koda Traoré
C'est sans doute le message qui émerge le plus des joutes oratoires ayant caractérisé cette conférence sur le Web 2।0 co-organisé par le CTA et plusieurs autres partenaires dont la FAO, l'IICD, le Secrétariat ACP. Evident me direz-vous! N'est ce pas que chaque acte que nous devrions poser dans le contexte de développement se doit avant tout de viser à améliorer les rapports des humains entre eux et entre eux et les divers instruments qui leur permettent de peser sur leurs destins?
L'immense majorité de l'espèce humaine cherche donc à améliorer sa condition de vie et celle de sa famille, certains, plus philanthropes, à améliorer celle de leur société, de leur pays, du monde... La différence vient de la façon dont chacun s'y prend pour le faire.
Avec le Web 2.0., c'est notre approche du développement qui se transforme progressivement mais indubitablement pour devenir moins auto-centrique, plus participative.
Avec le Web 2.0., le concept de l'individu social se réaffirme avec plus d'accuité. L'individu en face de son clavier ou tenant son téléphone mobile, sa camera prend toute la mesure de la force de ses mots, de ses paroles, de ses images bref, de tous ces moyens d'expression qui ont fait depuis la nuit des temps le bonheur (hélas souvent le malheur!) d'une catégorie assez restreinte de professionnels (journalistes, écrivains, ...).
Avec le Web 2.0., des communautés recluses au fin fonds des forêts ou des glaciers peuvent parler au monde et exprimer leur différence avec force comme pour rappeler leur appartenance à cette humanité qu'on semble leur dénier. En témoigne, cette présentation au cours de la conférence, d'un jeune congolais sur le cas des pygmées dans son pays. En dépit des questions qu'il peut soulever, ce témoignage avait ému toute la salle. Il lui fallait un peu moins de naivité diraient certains puristes, pour... convaincre. Convaincre qui si l'on est soi même convaincu que la cause est juste, si ceux à qui l'on permet de s'exprimer en sont eux même convaincus. Le Web 2.0 c'est tout cela à la fois, un mélange de spontaneité, de maladresse, de... conviction.
Et pourtant des questions demeurent! Je ne m'étalerais pas longuement dessus car je les ai couvertes à d'autres occasions. Encore qu'il me semble utile d’en rappeler quelques unes pour que l'on ne soit pas tenté de les évacuer rapidement. Elles sont techniques et posent des questions de gestion de cette masse énorme d'information, de qualité et de pertinence. Elles sont juridiques : propriété intellectuelle des œuvres, inadaptation des lois et règlements au nouvel environnement né de l'Internet? Elles sont économiques, marquées notamment par des problèmes d'accès et de disponibilité des infrastructures minimales (énergie électrique, connectivité etc.).
Au delà du Web 2.0., ce sont donc de nouveaux systèmes de valeur qu'il nous faudrait intégrer. De nouveaux systèmes qui nous amèneraient à revoir par exemple la structure de nos instituions marquée par pas mal de rigidité, souvent une forte, une trop forte hiérarchisation des fonctions qui ne laissent souvent pas place à la créativité. Plutôt que d'affirmer de façon péremptoire que le Web 2.0 n'est pas adapté au contexte institutionnel (dixit un autre présentateur), nous devons nous poser la question de savoir quels avantages nous pouvons tirer d'une approche dont les origines sont ancrées au fin fonds de ce qui fait le fondement du monde libre, c'est à dire la liberté d'opnion, la démocratie tout simplement. C'est dans cette perspective qu'il faut analyser le Web 2.0. et demain le Web 3 ou 4.0. pour l'intégrer à un mouvement d'ensemble avec ses avantages et ses inconvénients.
Alors vos blog-wiki?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire